L'écrivaine a manifesté son désaccord à l'égard de plusieurs décisions du Premier Ministre, notamment la mise en place d'un comité sur les questions relatives aux personnes transgenres et non binaires, sans inclure un membre de cette communauté.
Les commentaires de Lizotte ont provoqué des réactions passionnées de nombreux internautes, exprimant leur émotion face à ses propos.
« Vous avez esquivé les mots systémiques et intersectionnalités, et bien sûr mis en place des sages cisgenres pour étudier les cas des trans. J'ai bien compris qu'on n'était pas du même camp et j'ai fermé les yeux.
Vous privatisez à vitesse grand V et investissez dans les barrages, les batteries, le hockey. Encore une fois j'ai compris que c'était moi l'anachronisme et j'ai fermé les yeux.
Vous avez tué la cessation de bail au moment où le logement est rare et inabordable, où les mères monoparentales en arrachent, au même moment où les banques alimentaires sont vides, vous avez enlevé tout ce qui nous restait comme canif.
Les rues sont pleines de gens sans logis, une crise de surdose nous accable, des parents tremblent d'angoisse dans la nuit ne sachant pas comment ils vont faire pour payer l'épicerie et l'hypothèque.
Et c'est alors que vous voulez aussi transformer vos anges gardiens en démons.
On comprend bien que votre vision du succès et de la réussite est au détriment du bien commun. On a bien compris votre mépris à l'égard de ses fonctions de la société qui prend soin. Elles ne sont ni millionnaires, ni à la bourse, elles n'ont pas de loges privées au hockey.
Mon peuple, mon paraphrasé Léane Labreche d'Or, c'est un peuple de femme qui se tient debout. Vous aurez beau essayé de leur rappeler qu'elles ne valent rien et qu'elles ont perdu au jeu de la vie, vous avez beau ne pas considérer leurs fonctions comme essentielles à la société, vous pouvez même oublier qu'elles prennent soin de vos femmes, vos enfants et même de vous, lorsque vos corps d'homme atteindront la maladie et la vieillesse, elles seront là pour prendre soin de votre corps et elles seront là pour prendre soin de vos endeuillés.
Mon pays c'est le pays de Thérèse Casgrain, de Simone Chartrand, de Jeannette Bertrand.
Ma province a été bâtie dignement par un Jacques Parizeau qui a réouvert des livres de fonction publique en leur tendant la main et des Pauline Marois qui m'ont permis d'aller porter ma fille dans une garderie à 7 piasses.
Mes femmes à moi, mes québécoises, monsieur Legault, elles sont plus grandes, plus fortes et plus utiles que n'importe quel de vos amis à cravate sur vos terrains de golf et à la chasse au faisan.
Mes femmes, monsieur Legault, elles se lèvent le matin avec la fierté de savoir qu'elle contribue à une société qui les considère et croit en elle, même si vous les considérez comme des pigeons.
Mes femmes vont se tenir debout la tuque su'a tête parce qu'elles sont grandies dans le froid, elles ont des bottes d'hiver et elles savent profondément CE QU'ELLES VALENT.
Mes femmes vont se tenir debout pour prendre soin de la société que vous négligez et démantelé.
À toutes celles dans les rues, au froid, n'oubliez jamais votre valeur même lorsque votre gouvernement vous offre des miettes. Ne m'oubliez jamais d'où vous venez.
Si on laisse tomber tout ça, c'est pas la fonction publique qu'on laisse tomber. C'est pas des syndicats qu'on met au pas.
C'est une société qu'on abandonne. Et personne. Pas un seul québécois.
Ne mérite ça. »